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Féministes racisé-e-s uni-e-s et solidaires - FRUeS

À l’heure du génocide, où sommes-nous ?


FRUeS sort de sa torpeur, use les mots comme des lances pierres, pour cracher ses questionnements face aux silences d’une partie de notre camp politique : Où est la gauche ? Où sont les féministes ? Où sont les mouvements LGBTQ+ ?


Nous voulons, par-dessus tout, affirmer notre solidarité pleine, sans faille et sans aucune condition avec le peuple palestinien, jusqu’à sa libération.


Depuis les dernières semaines, - depuis plus de 75 ans ! - la Palestine, les palestinien·ne·s vivent l’horreur absolue des violences coloniales opérées par l’État d’Israël. Ces derniers jours, les attaques subies conduisent, selon l’ONU, à l’accélération du processus génocidaire du peuple palestinien. Gaza, sous blocus depuis des décennies, est maintenant privé d’eau, d’électricité et d’aide humanitaire. Depuis quelques dizaines d’heures, le réseau internet est également inaccessible aux habitant-e-s de Gaza, alors que les bombes israéliennes, produites et financées par les puissances et les bourgeoisies impérialistes, dont le Canada, pleuvent !


En effet, l'État colonial israélien, avec la complicité assumée des plus grandes puissances mondiales, n'a eu de cesse de bafouer les Droits Humains, somme toute les plus élémentaires. Faisant fi de toutes les conventions internationales, se riant de commettre tous les actes tombant dans la définition de crimes contre l'humanité, Israël use d'armes létales interdites en vertu du droit international, et le gouvernement actuel promet lui-même un nettoyage ethnique. Pendant ce temps, l’hypocrisie des puissances impérialistes est sans appel. Ces dernières instrumentalisent les normes du droit international afin d'accuser les acteurs de peuples opprimés de violations de droits humains, et d'un même geste, légitimer des bien pires atteintes aux droits humains de la part de l'État d'Israël.


Il est indéniable que le soutien inconditionnel à Israël, largement présent dans les médias occidentaux, constitue la fabrique de l'ignorance sur l'histoire de la colonisation de la Palestine, malgré son caractère manifeste. Ces médias, influencés par les intérêts des puissants, orientent leurs analyses et leurs questionnements de manière à défendre le statu quo colonial.


Alors que le risque génocidaire est enclenché, nous sommes indigné-e-s, mais pas si surpris-es, du silence qui gagne les professeur-e-s et les intellectuel-le-s qui se targuent d’être des expert-e-s de l’intersectionnalité, du décolonialisme, etc.


Alors que le risque génocidaire est enclenché, où sont les organismes féministes communautaires, qui obtiennent bien des financements pour des projets "intersectionnel, décoloniaux, EDI, ADS+, on en passe et des meilleures” ?


Alors que le risque génocidaire est enclenché, l’hypocrisie des institutions gouvernementales et des libéraux qui tentent de nous biberonner à coup de reconnaissances territoriales est on ne peut plus visible. Comment prétendre à la réconciliation voire à la réparation, ici, alors que l’on soutient un génocide actuellement en cours, là-bas ?


Nous critiquons vigoureusement les appels à la paix sans prise de position claire sur la colonisation en Palestine. Ces appels à la paix constituent des appels à la continuité coloniale, à la dépossession des terres, au génocide. Quand la paix devient antithétique à la liberté, quand la paix signifie statu quo colonial, elle rejoint l’arsenal colonial.


Nous dénonçons, par ailleurs, l’instrumentalisation des causes des femmes, des personnes LGBTQ+, et des enfants, à des fins impérialistes et génocidaires. Si les femmes, les personnes LGBTQ+, et les enfants palestinien-ne-s sont opprimé-e-s, ils et elles le sont d’abord par la puissance coloniale. Il revient au mouvement féministe et au mouvement LGBTQ+ de se mobiliser contre cette instrumentalisation opérée à la fois par le gouvernement israélien que par les puissances impérialistes, parmi lesquelles le Canada.


Alors, en tant qu’étudiant-e-s, en tant que chercheurs.ses, en tant que féministes et militant-e-s des luttes révolutionnaires, nous appelons chacun-e à prendre position pour l’autodétermination du peuple palestinien, qui passera nécessairement par la justice, la fin de l’apatheid, et droit de retour des éxilé-e-s. Ce sont-là les bases nécessaires à tout processus de paix au proche-orient, car sans justice, aucune paix n’est possible !


Pour ce faire, nous appelons à rejoindre toutes les mobilisations en cours, allant des manifestations, aux happenings, aux sittings, à la perturbation des colloques dans nos institutions ou des discours de nos dirigeant-e-s. Il revient de notre responsabilité collective de porter la voix des Palestinien-ne-s à l’internationale, et de défier la politique impérialiste de nos dirigeant-e-s.



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