On se croit dans nos principes, nos morales et nos valeurs.
La diversité des tactiques qui survalorise l’éclat d’agressivité contre l’État ou le Capital, tout en oubliant de checker si la vitre qu’on pète blesse nos paires.
On considère les actions militantes créatives comme « soft » ou « slaktivites » parce que ça ne fait pas partie de nos pratiques.
On est tellement bien emmitouflé dans nos vieilles pensées qu’on exclut toutes autres formes militantes, mais tsé ça « ne fait rien » de plus que de mobiliser une diversité de point de vue militante.
« On ne fait pas la révolution en donnant des fleurs » tu vas me dire.
On ne la fait pas non plus à 20 st’affaire.
On considère l’épuisement militant comme une médaille d’honneur qui nous distingue parmi les autres.
On se croit tellement qu’on en juge celleux qui n’y sont pas encore rendu-e-s… et qui ne s’y rendra jamais dans cet esprit-là.
On se cache derrière nos grands concepts « antiracisme, décolonisation, féminismes intersectionnels », mais on n’est même pas foutu des appliquer for real.
On brandit notre membership d’opprimées en nous permettant de taper sur d’autres personnes parce que y’a des réalités qui nous échappent.
Cela ne se voit pas les problèmes de santés mentales, les neurotypes, les personnes white passing, les identités de genre, l’orientation sexuelle, la précarité et la fragilité quotidienne que cela comprend, le manque de filet social, les violences subies dans le privé.
C’est facile entrer dans ce cercle de la violence.
T’as été abusé-e, maintenant t’as le droit de cracher sur tout ce qui bouge.
Sexiste, transphobe, raciste, homophobe, capacitiste, clasiste, ça pourrait facilement te revenir même si toi, t’en comprends le concept.
Ironique, non ?
On relègue le « care » aux personnes socialisées pour, sans se regarder un brin dans nos comportements socialisés de marde.
Le bitchage, le noyautage d’un cercle d’ami-e-s c’est des violences sociales point.
« Spill the tea » a beau être accepté, y’a quand même une différence entre « vent » puis être une « mean girl »
Mais, je te le donne. C’est clairement plus facile que d’avoir la maturité de faire face à l’inconfort d’en discuter.
Au moins, je me console de voir que les abus à caractère sexuel c’est un gros « no go ».
Ça ne nous empêche quand même pas de jouer à qui ce le/la « get » en premier.
Les violences physiques et verbales, elles, sont encore normalisées.
Ce n’est pas cool ce qui s’est passé, mais c’est son caractère.
Comme si c’était une justification à la violence, banalisée, relayée à un trait identitaire.
Tu as absolument le droit d’avoir des issues et des traumas, mais t’as aussi le droit de te prendre en main et de travailler sur tes « fuck up ».
Et pour celleux qui regarde ça en se disant que ce n’est pas si pire…
Tu peux être inconfortable face aux conflits, mais « guess what? » si on ne s’entraide pas on n’y arrivera pas.
Fermer les yeux c’est participer aux problèmes.
Je pensais trouver une famille, complexe, blessée, mais qui au moins se tient.
On n’y arrivera pas si on ne fait que reproduire des schèmes contre lesquelles on se bat.
Ce soir, on peut toustes se regarder dans le miroir pour un bon 30 minutes.
Se laisser être vulnérable, se laisser pleurer.
Se reconnaitre dans nos angles morts et reconnaitre les autres dans leur imperfection.
On en a toustes pas mal de besoin.
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